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Mémoires prilléranes: « Prilly tissait déjà des liens avec d’autres villages avoisinants »

PATRIMOINE – Le 24 octobre prochain sera diffusé à la Grande-Salle de Prilly Mémoires prilléranes, un film historique composé de vidéos d’archives de la vie locale des années d’après-guerre. Fruit d’une collaboration qui aura duré deux ans, retour sur les coulisses de cette production faite de récits d’antan.

Une grande première pour Prilly ! La Commune a recueilli deux bobines de 1952 et de 1954, filmées par l’opticien du village Freddy Dupuis, qui racontent le quotidien des Prilléran·ne·s dans les années 50 pour en constituer un long métrage destiné à sa population.

Tout un travail de reconstitution

Les archives sont ensuite passées entre les mains de Gilbert Suter, fils de l’ancien boulanger de Prilly. Ce dernier, aujourd’hui septuagénaire, a mené de nombreuses recherches pour valoriser ces images brutes et surtout leur donner vie. La société de production vidéo Imaginastudio a donc collaboré avec la Municipalité afin de créer un rythme, une suite logique entre les scènes et surtout des bruitages pour imiter les sons de fanfare ou encore le hennissement des chevaux dans l’écurie.

Il a fallu composer avec quelques difficultés puisque certaines bandes étaient endommagées. Afin de saisir les enjeux derrière ces images, des commentaires se sont avérés indispensables. Le comédien valaisan Jean-Luc Borgeat s’est prêté à l’exercice. Aude Widmer, archiviste pour la Municipalité, donne l’exemple d’une scène où l’on peut apercevoir des élèves du collège du Centre qui récoltent du papier à recycler : « Si l’on voit la scène en tant que telle, on ne comprend pas pourquoi ils font ce qu’ils font. Le commentaire, issu de recherches, explique donc que le but était de financer une course d’école », précise-t-elle.

La mémoire de Jacques Nicod, enseignant prilléran et ancien conseiller municipal (1984-1999), a été très précieuse afin de retrouver anecdotes et souvenirs de personnalités phares apparues dans les extraits.

 

 

 

En union avec les autres localités

Bien que les bobines montrent essentiellement la vie quotidienne du village avec sa fromagerie, sa boucherie ou encore ses champs labourés, d’autres scènes révèlent que la commune entretenait déjà une certaine proximité avec d’autres villages avoisinants ainsi qu’avec la capitale olympique. Il y avait bien sûr la ligne du tram, aujourd’hui remplacée par la ligne TL numéro 9.

L’archiviste décrit aussi l’exemple des sociétés locales, comme celle de la Fédération de gymnastique ou encore l’équipe de football de Prilly, qui s’affrontait sur le terrain de Vidy face à d’autres équipes régionales.

Comme l’explique Aude Widmer, Prilly étant à cette époque un milieu rural, nous pouvons bien entendu nous imaginer que le village entretenait aussi des relations socio-économiques avec des saisonnier·ère·s qui venaient travailler dans les champs. La Commune n’était donc loin d’être totalement isolée. À travers tout le film, nous pouvons distinguer un réel partage entre les différentes générations et un fort sentiment de collectivité qui régnait à cette période.

Et la place des femmes ?

Comme tout film historique, les codes sociaux de l’époque y sont reflétés. Plusieurs générations cohabitaient dans une même maison, les femmes remplissaient bien souvent le rôle de ménagère ou de mère de famille. « Ce qu’il est important de souligner, c’est qu’on voit que les femmes s’impliquent dès lors dans l’économie locale, que ce soit en tant que clientes chez des commerçants comme le droguiste ou encore dans la gestion des ventes de la boulangerie Suter», ajoute Aude Widmer. Le moment coup de cœur de l’archiviste reste la sortie d’une mère avec son enfant bambin pour se rendre chez le coiffeur afin d’y effectuer sa première coupe de cheveux.

Ce qui est extraordinaire c’est que nous avons un peu de tout, parfois des moments intimes et touchants, d’autres un peu plus cocasses qui peuvent nous rappeler ce qui se passe encore aujourd’hui aussi dans notre société. « Dans ces années-là, il y avait par exemple déjà la fête des écoles, l’actuel Fêtons Prilly, et une des scènes montre un groupe de jeunes filles de l’école ménagère qui prépare de la limonade destinée à la vente. De l’autre côté du comptoir on voit un groupe de jeunes hommes qui les observent, il y a vraiment cette différenciation entre les sexes », commente l’archiviste.

 

 

Rendez-vous à la Grande-Salle, route des Flumeaux 2, 1008 Prilly, pour assister à ce voyage dans le temps et dans les réminiscences de certain·e·s ! Vous pouvez vous inscrire sur le site internet de la Ville pour réserver votre place ! En cas de succès lors de la première projection, d’autres pourraient être programmées à l’avenir. De plus, il se pourrait même que le court-métrage soit accessible sur internet, sous réserve d’une approbation de la part de la Municipalité.